PORTRAIT DE MERCENAIRE : Thomas GACHIE

Le FC Doazit est un grand club formateur en témoigne l’écrasante majorité de joueurs du sérail formant l’équipe première. Pourtant, quelques hommes issus de contrées plus ou moins lointaines ont fait leur place dans l’effectif rouge et bleu. Régulièrement notre journaliste Jack Lang-Deputte partira à la rencontre de ces mercenaires venus chercher la gloire, l’argent et les filles faciles du côté du Mus.

 

Thomas Gachie. « Gachette » pour les intimes. « Maître Gachie » pour le proxénète tchétchène qui le côtoie quotidiennement. Ou bien encore « L’Otregrokondeussiç » pour tous les milieux de terrain landais qui ont la chance d’affronter régulièrement l’équipe 2 de Doazit.

Le personnage semble désormais faire partie des murs du FCD. Pourtant, sa technique balle au pied témoigne qu’il n’a pas été formé dans la maison rouge et bleu. Avant de rallier la Chalosse il a maintes fois changé de maillot (normal pour un avocat). Et même changé de sport !

Jack Lang-Deputte nous fait découvrir ce drôle de bonhomme, le temps d’un déjeuner (omelettes de blancs d’œuf, pintxos de compléments protéinés, le tout arrosé de shooters tequila-gin-vodka-piment-red bull) au Divan, le fief de Thomas, la mallette des différents pots-de-vin étant dissimulée dans le sous-sol de l’établissement. .

Jack Lang-Deputte : Thomas, avant de venir fouler la pelouse du Mus, on ne peut pas dire que votre parcours jusqu'au FCD était tout tracé ?

Thomas Gachie : Ah c’est le moins que l’on puisse dire Jack ! Déjà, j’ai fait mes premières classes à Floirac, un club pas forcément copain avec le FCD. J’étais un gardien un peu fantasque, ça à la limite, ça pouvait coller à l’image du club ! Tiens Franck, tu me mets un shooter bazooka-mandarine steup ?

JLD : et puis à 10 ans, grosse décision, vous troquez les crampons pour la raquette.

TG : oui en fait je savais que j’étais un Escudé en puissance, mais je ne savais pas encore si c’était Julien ou Nicolas ! En même temps dans les deux cas, j’étais prédestiné à être un mec qui plafonne rapidement dans son sport, mais qui se réfugie derrière les prétextes d’une blessure.

JLD : vous parlez de désagréments physiques, je devine pourtant sous votre tee-shirt G-STAR un biceps qui en ferait pâlir d’envie plus d’une…

TG : c’est vrai que je suis bien gaulé. D’ailleurs, au foot j’ai plutôt tout misé sur mon physique que sur ma technique. Un peu comme avec les gonzesses avec qui j’ai tout misé sur mon physique plutôt que mon humour ! Ah ah ah ! Tiens Francky, balance moi un shooter Ricard-ananas puisque tu passes par là.

JLD : mais alors Thomas comment passe-t-on de tennisman saint-séverain à footballeur doazitien ?

TG : c’est bien simple via une étape nommée St-Maurice. J’y ai repris goût au foot aux côtés de quelques hurluberlus : Yannick Brethous le footballeur aux jambes en mousse, Mathieu Molto le footballeur au mental en mousse ou encore Vincent Besnard le footballeur à l’estomac plein de mousse. Les deux premiers ont trouvé le passage pour fuir le Tursan et rallier la Chalosse, je les ai suivis, tout simplement ! Franckounet, un ch’ti shooter de plus teu’plé ? Un Whisky-Porto-Goyave ?

JLD : ça fait plusieurs années que vous faites parler votre fougue sous le maillot doazitien ? Qu’est-ce qui explique une telle longévité ?

TG : Aidé par un collègue du barreau de New-York j’ai bien baisé Papy Darget et Michel Duluc ! Ils ont cru que je signais un contrat d’une saison, sauf que j’y ai glissé une clause unilatérale de renouvellement tacite bisannuel. Du coup, tous les ans ils pensent que j’arrête et hop je rempile ! Héhé, ça me fait marrer à chaque fois !

JLD : Mais à bientôt 33 ans, vous n’avez pas envie d’arrêter parfois ?

TG : vous savez se faire traiter de tafiole à longueurs de journées parce que vous vous trimballez en robe, c’est gonflant. Alors ça fait toujours du bien de mettre quelques tacles à la carotide pour se défouler… Tiens, en parlant de se défouler, mon petit Franck d’amour, tu serais un chou de m’offrir un shooter d’armagnac-mirabelle-crème de marron flambé !  Jack, toujours pas ?

JLD : au revoir Thomas.

 


 

Pour défendre Thomas, il fallait bien lui trouver un…avocat ! Qui de mieux placé que Maxime Noguès, péroreur invétéré, hâbleur insatiable, pour monter au barreau ? Wilfried, du Parquet, certes, mais impossible de le trouver, il s’tait caché.

Jack Lang-Deputte : Thomas est dans le civil un avocat reconnu sur la place montoise, et dans le privé le père de famille d’une jolie petite famille. N’a-t-on pas là le portrait de la classe à l’état pur ?

Maxime Noguès : Ecoutez Jack, vous parlez du côté face du personnage. Mais côté pile, nous avons quelqu’un qui est Président du Comité des Fêtes de Classun…

JLD : C’est-à-dire ? Vous sous-entendez qu’il est attaché à ses racines ? Soucieux de faire vivre le tissu associatif dans un contexte de ruralité ?

MN : Non. Je veux dire que ce mec a un problème. Il est bringophile. Tout est prétexte à la bombe. Rien que cet automne, il a déjà à son compteur un repas de la chasse à St-Loubouer, une croupionnade à Buanes et un thé dansant à Eugénie.

JLD : En fait, Thomas est un homme exemplaire en pays montois et perverti dans le Tursan ?

MN : Ah mais c’est bien pire que ça ! Au mois de juillet dernier, le GIGN a dû intervenir dans un bureau montois pour expulser un jeune musulman barbu et enturbanné dangereux. Il régnait une odeur absolument immonde. Après 4 heures de garde à vue, les policiers se sont rendus compte qu’il s’agissait de Thomas, lequel avait dormi 6 nuits de suite dans son cabinet pour la Madeleine, tee-shirt ensangrianté et duvet naissant sur la tête.

JLD : Niveau football, Thomas s’est présenté avant tout comme un joueur de devoir. Qu’en pensez-vous ?

MN : Il s’autoproclame « roc », ça me fait rigoler ! Un mec qui est blessé la moitié de la saison ça la fout mal pour un roc ! Il est plus « Maroc » que « Roc » si vous voulez mon avis !


Conclusion : Thomas a hésité longtemps entre tennis et football. Manque de bol, ce n’est que dans le premier des deux qu’il parvient à faire trembler le filet. Aujourd’hui, les seuls shoots qu’il arrive à cadrer, il se les envoie dans le gosier, et par dizaines qu’il vous plaît.

Le torse de Hulk avec la santé physique de Xavier Pentecôte ont fait de Thomas un joueur hybride mi-blessé, mi-blesseur. Totalement obsédé par la bombe on ne peut plus rien pour lui, même avec la meilleure des plaidoiries.

Heureusement, les Doazitiens « pure souche » connaissent les mêmes dévoiements. Alors pour se rassurer qu’on est pas si dégénérés que ça, on va le garder encore un peu à Maître Gachie.