PORTRAIT DE MERCENAIRE : François HOURCAU

Le FC Doazit est un grand club formateur en témoigne l’écrasante majorité de joueurs du sérail formant l’équipe première. Pourtant, quelques hommes issus de contrées plus ou moins lointaines ont fait leur place dans l’effectif rouge et bleu. Régulièrement notre journaliste Jack Lang-Deputte partira à la rencontre de ces mercenaires venus chercher la gloire, l’argent et les filles faciles du côté du Mus.

François Hourcau s’est incrusté à Doazit en 2009. Auparavant il avait été rejeté par tous les clubs montois : l’Etoile le congédie en 1997, le Stade lui demande de faire ses valises en 2004 puis une autre fois en 2009, l’Osasuna ou le Kalimutxo le virent régulièrement chaque samedi soir au moment où il se plaît à déféquer porte ouverte dans la boîte. Pas avare de blagues, François s’essaiera même 4 ans durant au rugby à St-Pierre du Mont, où ses mensurations (1,72m, 94kg) le conduiront tout naturellement au poste d’ailier.

Neveu du Président du FC Poudenx, François se tourne vers la Chalosse pour rebondir sportivement en 2009. Mais étant moins porté sur la famille et la fidélité que sur la trahison et l’égocentrisme, il signe au FCD et fait un gros bras d’honneur à tonton, sans le moindre scrupule.

Notre journaliste Jack Lang-Deputte est parti à la rencontre de François qui l’a reçu dans son appartement montois, bouteille de Kas Orange et paquet de Curly format familial à la main. Petit entretien, à 9h30 du matin.

 

Jack Lang Deputte : François, après l’Etoile et le Stade Montois, vous atterrissez au FCD. Avez-vous vécu votre aventure montoise comme un échec ?

François Hourcau : Pas du tout. Si j’ai préféré rebondir ailleurs c’est essentiellement en raisons de problèmes physiques et  notamment une grosse blessure au genou. Pour autant, j’ai montré que lorsque j’étais fit, j’étais clairement au niveau. D’ailleurs, la plupart des joueurs qui m’ont côtoyé ont énormément appris et progressé à mes côtés. Si un joueur comme Jérôme Lafourcade évolue aujourd’hui en L2, ce n’est pas un hasard.

JLD : si vous deviez décrire votre type de jeu ?

FH : jeune j’ai occupé des postes plutôt offensifs mais en senior j’ai toujours été positionné au milieu dans l’axe, au cœur du jeu. En effet, mes entraîneurs ont toujours fait le choix (judicieux à mon sens) de construire leur équipe autour de moi plutôt que de me demander de me fondre dans un collectif qui n’aurait pas rendu grâce à mon talent. Il faut bien avouer que j’ai toujours été doté d’une technique individuelle et d’une vision de jeu hors normes, ce qui m’a permis de ne jamais avoir à trop pousser côté physique.

JLD : un joueur ou un club pro que vous affectionnez tout particulièrement ?

FH : aucun club en particulier, non. J’ai toujours un certain ressentiment envers les différents recruteurs de ces clubs de m’avoir fait passer à côté d’une carrière d’élite qui me tendait les bras. Pour le joueur, je dirai bien évidemment Marco Van Basten, la ressemblance physique saute aux yeux, pas besoin d’en dire davantage je pense.

JLD : hum.

FH :

JLD : cette saison, changement de casquette, puisque vous prenez pour la première fois les rênes d’une équipe en tant qu’entraîneur. Les U17 en l’occurrence. Comment s’est présentée cette opportunité ?

FH : au départ c’est Jean-Pierre Dubroca qui est venu me chercher pour me demander de prendre en main la réserve. J’ai refusé, officiellement en raison de mon emploi du temps professionnel. Officieusement, j’étais sacrément inquiet de me retrouver à gérer un mec comme Benoît Lassabe.

JLD : un contentieux avec Benoît ?

FH : pas du tout. J’estime simplement que c’est le mec le plus catastrophique du club. Pour tout vous dire il semble assez perturbé dans sa tête, ah ah ah (rire sardonique) !!!

JLD : finalement vous acceptez de coacher des U17. Parlez-nous de vos ambitions cette saison avec cette équipe.

FH : C'est la première fois que le club possède une équipe au niveau régional. Nous sommes en entente avec Saint-Sever et Laurède. Dans un premier temps nous avons fixé comme objectif d'essayer de bien jouer au football en prenant un maximum de plaisir. Le deuxième objectif, car nous restons des compétiteurs, est d'essayer de se maintenir à ce niveau afin que les jeunes puissent arriver en senior avec un bon bagage footballistique. La formation est très importante car ce sont ces joueurs là qui seront amenés en jouer en équipe fanion dans quelques années. Concernant le championnat U17, on a pu remarquer que c'est un championnat très intéressant. En effet, nous affrontons des clubs avec de très grosses écoles de foot (Arcachon, Dax, Anglet, Lormont,…) ce qui nous permettra, espérons-le, de progresser. De plus à ce niveau on a pu se rendre compte qu'il faut être rigoureux et exigeant car la moindre erreur est sanctionnée. Par conséquent, nous espérons régler nos problèmes défensifs afin de pouvoir nous maintenir. A l'heure actuelle, nous avons remporté un match et connu la défaite à deux reprises. Ce week-end nous affrontons Cote Sud Landes* avec peut-être en lever de rideau les U18 contre Hagetmau.

JLD : merci François pour nous avoir accordé cette interview.

FH : de rien. Vous voulez des Curly ? Un whisky ?

* NDLR : l’entretien s’est déroulé avant la rencontre du 12/10 qui a vu les Chalossais s’imposer 6-1


Soucieux de l’impartialité de ses portraits, Jack Lang-Deputte s’est appuyé sur un homme qui connaît parfaitement l’intéressé : Baptiste Zanchetin. Ressortissant montois lui aussi, il a moins accompagné François dans ses pérégrinations sportives que dans ses multiples soirées. Ils sont notamment étroits partenaires au sein de l’excellente peña des Pechos qui défend tauromachie, esprit festif et cinéma slovaque des années 70.

Jack Lang Deputte : Baptiste, dites nous tout, à quel point la fragilité du corps de François l’a privé d’une carrière footballistique ?

Baptiste Zanchetin : C’est vrai que son physique l’a trahi (et pas uniquement avec les femmes). Son centre de gravité en a certes surpris plus d’un mais son embonpoint l’a surtout privé de toute ambition sportive quelconque.    

JLD : pourtant, on nous le décrit comme un virtuose du ballon, un véritable artiste ?

BZ : un gars qui court la tête en arrière, qui a une pilosité hyper développée, une calvitie naissante et qui se fout des sparadraps sur le téton, j’ai du mal à voir le côté artistique là-dedans honnêtement.

JLD : mais alors si ce n’est le football, quelle(s) passion(s) anime(nt) François ?

BZ : la 3ème mi-temps évidemment, et je suis bien placé pour en parler. Il est d’ailleurs toujours tenant du titre d’homme le plus saoul à avoir remporté la Coupe des Landes de football (bon certes, il était une nouvelle fois blessé). Mais ce n’est pas tout. François nourrit une véritable passion pour les journées passées en robe de chambre, lunettes à triple foyer vissées sur le nez. Mais sans conteste, ce pour quoi son cœur bat, c’est le flamenco.

JLD : un personnage bien complexe que ce François Hourcau. Mais alors, comment l’imaginer dans 30 ans ?

BZ : dans la vie, je le vois bien tenir un troquet, pourquoi pas avec Aurélien L. Et il fera sans nul doute un grand entraîneur, dans la lignée de Sir Alex Ferguson. En tout cas il aura le même nez que lui, ça c’est sûr.

 


 

Conclusion : François Hourcau n’a pas reçu la formation à la doazitienne. Et ça se voit. Jeune homme dévoré par l’ambition et l’alcool, il n’a pas la modestie que peut inculquer 10 ans de mercredis passés auprès de François St-Martin. Bref, encore un sale type venant de l’extérieur.

Mais bon, comme il a un physique rigolo, on l’aime bien, alors du coup on l’a gardé.